Toutes les journées se ressemblaient depuis la catastrophe. On devait survivre, juste survivre. Chercher de quoi se nourrir, fuir, se trouver une cachette, se méfier de tous et fuir à nouveau, garder espoir, chercher cette maudite pierre qui semblait n'être nul part. Plus personne ne vivait normalement, on s'échappait sans cesse, on crevait tous de peur à l'idée de mourir ou pire d'être transformé en créature. Cette vie semblait être horrible, tuer, tuer et tuer, elles n'avaient que cela en tête et pourtant certains disaient qu'elles continuaient à ressentir les choses, à éprouver des sentiments. Cette vie ressemblait de très près à ma vision de l'enfer. Devoir faire du mal, même à ceux qu'on aime et ne pouvoir que s'en prendre à soi-même, ne pas pouvoir s'empêcher d'être un monstre. Enfin, répéter tout cela ne changera rien, la vie était comme elle était et je commençais à perdre espoir, jamais nous ne retrouverons notre monde, notre vie. Même si nous trouvons une solution, on oubliera jamais tout ce qui venait de se passer, le monde ne se reconstruirait pas en deux jours, nos vies non plus, nos proches seront à jamais perdus, on ne pourra que les pleurer et s'en souvenir en souriant. J'avais perdu mon mari, le père de ma fille. Ma fille avait perdu son père et une grande partie de son enfance après tout ce qu'elle avait vécu ces derniers temps. Elle s'était endormie, lorsqu'elle dormait, son visage était si calme, je n'y lisais plus aucune peur, elle me redonnait l'espoir, elle me redonnait l'envie de me battre pour elle, pour lui donner une meilleure vie, lui offrir un monde meilleur. Je lui caressais les cheveux, la regardant, n'arrivant pas à trouver le sommeil. Soren n'était pas loin, comme toujours, je savais que je pouvais dormir, je ne risquais rien avec lui, mais je ne pouvais pas. Bref, je me levais, jetant un dernier coup d'oeil en direction de ma fille, pour sortir de la pièce, sachant que je n'étais pas loin et qu'elle ne risquait rien. Je sortais de l'endroit où nous nous cachions, j'avais besoin de prendre l'air quelques minutes, juste quelques minutes. Adossée à la façade, je regardais le ciel, priant pour que tout s'arrête, comme ci tout cela n'avait été qu'un cauchemar.

La vie était vraiment très difficile depuis quelques mois. Enfin si seulement on pouvait appeler ça une vie. Se battre tous les jours pour pouvoir vivre, trouver de la nourriture, trouver un endroit où dormir ... On avait perdu des gens que l'on aimait et c'était vraiment très difficile pour nous tous. Les jours étaient juste longs et angoissants, on ne savait jamais si on allait rencontrer une créature, on ne savait pas non plus si à la fin de la journée on serait encore en vie. Heureusement nous n'étions pas seul, entre survivants on s'aidait et on se parlait. Sinon la vie aurait été encore plus difficile sans aucun contact humain. Ce jour là il faisait nuit et je ne savais toujours pas où j'allais passer la nuit, je cherchais, vagabondant dans les rues à la recherche d'un abris. Je me situais à Waterwood ouest et je n'avais qu'une envie trouver un endroit où passer la nuit, car j'étais vraiment fatiguée, fuir la mort est quand même très fatiguant. Je marchais depuis un petit bout de temps dans les rues sombre de cette ville. J'étais vraiment très pensive, je ne faisais pas vraiment attention aux petits endroits où j'aurais pu dormir cette nuit. Justement comme je ne faisais pas vraiment attention, en avançant j'ai malencontreusement foncé dans une jeune femme, au début j'ai prit peur, je ne savais pas qui était cette jeune femme à la chevelure rousse. Je ne savais même pas ce que je devais lui dire pour m'excuser. « Madame! Pardonnez moi. Je ne vous ai pas fait mal au moins ? » Je n'étais pas folle au moment où je prononçais ces paroles j'étais à cinq ou six pas d'elle. En même temps c'était un peu normal, je ne savais pas qui elle était.